Rudy Gardet

Du 9 au 22 octobre 2023
Résidence d’écriture commande de compagnie

L’auteur et scénographe Rudy Gardet est accueilli en résidence pour se consacrer à l’écriture du spectacle Je Pars, pour lequel il mène un travail documentaire depuis 2019.

Je pars

Le théâtre comme un lieu de mémoire

JE PARS porte le désir de se faire lieu de mémoire.
De chemins en barricades, de paroles en livres, de temps troublés en temps heureux, de personnes en personnes se transmettent des héritages secrets, reliés les uns aux autres par des chemins de traverses qui transgressent les lois du temps et de l’espace. Ce sont des veines qui traversent l’histoire et la géographie du monde et nourrissent des aspirations à la liberté. Emprunter ces passages, qui se font échos de lutte en lutte, qui ouvrent des chemins de lieux en lieux, c’est faire communiquer des altérités. 

La voix qui s’exprime dans JE PARS est celle d’un narrateur ou d’une narratrice omnisciente, atemporelle, présente partout, de tout temps et en tous lieux. C’est l’esprit de la lutte et de la mémoire collective qui s’exprime, et qui rencontre les expériences de luttes et la mémoire individuelle de chaque individu dans le public. 

Mon désir d’écriture et de mise en scène est d’assembler ces mémoires, de les faire se croiser, et de les partager, pour partager la mémoire de celles et ceux qui subirent et combattirent les oppressions. Pour partager la mémoire des oublié.es. L’écriture doit devenir performative : ici, elle anime ces figures et construit une relation avec le présent. Le texte sera une frontière commune, une frontière à habiter entre les idées, les identités, les oppressions et les as- signations que chacun et chacune traverse durant sa vie. 

En rendant visible une histoire commune, JE PARS commente et révèle la présence d’une réalité aux multiples facettes. Par son parti-pris transhistorique, transgéographique, et non-chronologique, le projet rompt l’expérience d’un temps et d’un espace continu. Là ou les tentatives de communication ont été mises en échec – au cours de la vie des personnes évoquées, mais peut-être aussi dans nos temps et lieux présents -, s’ouvre paradoxalement un espace de remémoration et de communication intense, ici et maintenant.JE PARS, en réunissant des figures très diverses, porte finalement un vœu de réconciliation des imaginaires dans un moment de recueillement.