Du 24 au 29 janvier et du 15 au 26 avril 2024
Résidence d’écriture
Carte blanche à Jeunes Textes en Liberté.
Autrice et metteuse en scène de théâtre guadeloupéenne, Béatrice Bienville est accueillie en résidence par [la fabrique francophone] pour poursuivre l’écriture d’une pièce autour du drame du chlordécone aux Antilles : Trop beau pour y voir.
La pièce a reçu la bourse Découverte du CNL et a bénéficié d’une première résidence d’écriture de trois semaines à la Chartreuse, Centre Nationale des Écritures du Spectacle.
Trop beau pour y voir
Trop beau pour y voir commence avec la famille de Lyne, une ouvrière agricole guadeloupéenne, qui se rassemble pour la veillée funéraire et l’enterrement de Josuah, le fils de Lyne, mort d’un cancer de la prostate. Différents tableaux se tissent en parallèle, mythiques, inventés ou historiques, pour explorer depuis Adam et Eve les choix collectifs qu’on a fait par rapport à l’agriculture et aux pesticides, et qui nous ont menés ici. À cet enterrement du fils de Lyne. La pièce explore l’histoire du chlordécone, pesticide utilisée aux Antilles dans les bananeraies jusqu’en 1994, alors qu’il est interdit aux Etats-Unis depuis 1975 et sur le reste du territoire français, et classé comme cancérigène probable par l’OMS depuis 1979.
Au départ, il y a découvrir qu’on s’est empoisonné lentement. Par l’eau, les fruits, les légumes, le poisson, par la terre de son pays, de son île. Il y a se demander ce qui s’est passé, comment ça s’est passé, et ce qui aurait pu se passer autrement. Il y a le goût des épopées, et cette histoire en est une, des États-Unis aux Antilles en passant par la France, l’Amérique du Sud et le continent africain, des années 60 à aujourd’hui. Il y a cette envie d’écrire une pièce qui raconte le chlordécone en passant par la fiction théâtrale et le sensible. De parler de ces fractures entre l’outremer et la France. Mais à travers le cas particulier du chlordécone, la pièce parle plus largement d’environnement, d’agriculture, des pesticides, des monocultures intensives, de l’empoisonnement du vivant et de comment inventer un futur.
Béatrice Bienville est autrice et metteuse en scène de théâtre. En 2012, lauréate du concours d’écriture théâtrale des jeunes de la Caraïbe, elle quitte la Guadeloupe pour ses études. Après une classe préparatoire littéraire et une licence de philosophie, elle intègre le département Ecrivain.e.s Dramaturges de l’ENSATT dont elle sort diplômée en 2018. Elle entre alors à l’Académie de la Comédie Française comme élève metteuse en scène/dramaturge pour la saison 2018/2019. La véritable histoire de la Gorgone Méduse, pièce écrite pour le Lynceus Festival 2021, est coup de coeur 2020 du Théâtre de la Tête Noire à Sarran, lauréat du prix Scenic Youth de la Comédie de Béthune et lauréat du DESC#1 du théâtre du Quai à Angers, qui le publie dans sa nouvelle collection.
Son dernier texte, C’est là que mon nombril est enterré, paru aux éditions Passage(s), est sélectionné par le comité de lecture Jeunes Textes en Liberté, a eu les Encouragements Artcena, et est lauréat du comité de lecture du Quartier des Autrices et des Auteurs du Théâtre des Quartiers d’Ivry.
Elle a été autrice associée à la scène nationale Les Scènes du Jura pour la saison 2022/2023 dans le cadre du dispositif Compagnonnage écriture de la DRAC Bourgogne-Franche Comté, et sera autrice associée au CDN de Tours sous la direction de Bérangère Vantusso à partir de janvier 2024.
Crédit photographique : ???
Bibliographie (Textes joués, publiés, autres)
- La véritable histoire de la Gorgone Méduse, éditions du Quai.
- C’est là que mon nombril est enterré, éditions Passage(s).
- [site internet] : https://www.beatricebienville.com/
- [Instagram] : https://www.instagram.com/b.bienville/
- Autoportrait d’auteur – ARTSCENA : Vidéo