Pamela Ghislain

Du 10 au 24 avril 2024
Résidence d’écriture

Lauréate 2023 du prix SACD de la Dramaturgie Francophone, l’autrice Pamela Ghislain est accueillie en résidence par [la fabrique francophone] pour se consacrer à l’écriture du troisième volet de sa trilogie du Cri. 

Projet d’écriture

C’est durant mes études en art de la scène que je suis pour la première fois frappée de la maigre palette de personnages féminins que nous jouons, en tant que comédiennes, au théâtre. Nous jouons la femme de / la fille de / la mère de.
En sortant de mes études, j’ai eu envie de créer des histoires avec des personnages féminins consistants et complexes qui aborderons des thématiques contemporaines fortes tout en restant proches de nous. 

C’est ainsi qu’est née la trilogie du cri.
Trois histoires distinctes, trois cris de femmes pour questionner la place que la société donne aux femmes aujourd’hui. 

La trilogie s’articule autour d’histoires dites banales dans laquelle la violence, au fur et à mesure de l’histoire, prend une forme tentaculaire en s’imbriquant silencieusement dans le quotidien des personnages. Où la violence prend-elle racine ? Dans quel contexte ? Comment en arrive-t-on à la reproduire, même inconsciemment ? 

Après avoir parlé du silence au sein des familles, de l’intime dans le politique, je souhaite parler de l’amour de deux femmes. De l’impossibilié de fuir son histoire et de comment on dompte sa tristesse après un évènement traumatique. Je veux parler de l’absence. De la destruction des gens que l’on aime et de la manipulation. Je veux parler de la pauvreté, du froid, de la solitude, du rejet, de l’abandon. 

Qu’est-ce qui empêche ? Qu’est-ce qui retient ?
Qui protège qui ? Et de quoi ? 

J’ai des certitudes. La certitude qu’elles seront deux sur le plateau. La certitude qu’il y a une cohérence dans la trilogie et que je recherche le cri à l’intérieur du puzzle. La certitude que j’aspire à une écriture incisive. À des dialogues en ping-pong entre des personnages qui se connaissent par cœur et qui n’ont plus besoin des mots pour comprendre le sous-texte. 

Pour le reste… Il faut faire confiance. Partir en résidence, écrire, parler, crier, lutter.
Et surtout, ne jamais lâcher.