Juliette Duret
Du 2 au 18 septembre 2024
Résidence d’écritureDans l’eau tous les cailloux sont beaux
L’autrice, comédienne et metteuse en scène Juliette Duret est accueillie en résidence pour l’écriture de Dans l’eau tous les cailloux sont beaux, un conte philosophique plein de poésie et de résilience.
Dans l’eau tous les cailloux sont beaux
C’est l’histoire de ma mère. Enfin, c’est mon regard sur l’histoire de ma mère. Sur ce que je crois être une partie de sa vie. Ce sont mes projections, ce que j’imagine, ce que j’espère ou redoute. C’est une belle histoire.
L’histoire d’une femme qui a été infirmière toute sa vie, une des pionnières des soins palliatifs en France, qui a accompagné des milliers de personnes dans la mort et qui devient à son tour patiente. L’histoire de son parcours de soins chaotique, de son cancer qu’elle appelait Raoul, d’un dossier qu’on se refile. D’une passeuse d’âmes, sœur d’une guerrière de l’ombre. L’histoire d’une femme qui a été diagnostiquée bipolaire à 64 ans. Qui est morte à 65 ans, seulement 4 mois après sa retraite. Une héroïne des temps modernes. Une femme qui, comme tant d’autres, a tout fait pour être libre et qui, comme tant d’autres, s’est brûlée. Qui collectionnait le bois flotté et les cailloux en forme de cœur et se levait et applaudissait à tout rompre à la fin du film. Parfois elle hurlait : « À l’abordage » déguisée en pirate, après s’être fait des cicatrices au bouchon brûlé sur le visage. C’est l’histoire d’une femme clown au coeur grand comme le monde.
C’est aussi l’histoire de fantômes qui errent, restant coincés entre ici et là-bas. De loups qui hurlent à la lune. De cailloux qui sont beaux dans l’eau. D’amours passionnés, passionnels. De rêves réalisés et d’autres non. De dernières paroles dites sans qu’il n’y ait plus de mots. De la trêve d’un combat.
Cette histoire est banale et extraordinaire. Elle parle de la vie et de la mort. C’est une histoire autour de tout ce qu’on se trimballe et qui ne nous appartient pas, familialement ou sociétalement. C’est aussi un questionnement autour de ce qu’on appelle folie, autour de ce mot et de comment sa simple évocation modifie notre regard. L’autre est le même, et pourtant…
Juliette Duret est comédienne, autrice et metteuse en scène. Après sa formation théâtrale et en parallèle de ses activités de comédienne, elle se tourne vers la mise en scène et explore la thématique des violences ordinaires, avec les pièces, Scènes de Chasse en Bavière de Martin Sperr, et Légendes de la Forêt Viennoise d’Odon von Horvath.
Elle commence à écrire au sein du collectif Femmes de Boue qu’elle co-créée en 2019 avec Coralie Emilion-Languille, Armelle Gerbault et Fanny Pascaud. Elles écrivent, interprètent et mettent en scène à 4. L’essence de leur travail est de s’interroger sur la mémoire et la transmission, qu’elle soit collective ou individuelle.
Elle collabore également avec Maud Chappaz, qui fait de l’éducation populaire et du Théâtre-Forum dans ce qu’on appelle maintenant les Quartiers Politique de la Ville, depuis plus de 20 ans et avec qui elle construit plusieurs projets, notamment King Kong théorie et pratique, d’après le texte de Virginie Despentes. La pièce se joue principalement en lycées et s’accompagne d’un débat sur les rapports femmes / hommes et les questions de genre. Pendant ces débats, elle prend énormément de notes. Elles lui servent de base à l’écriture de Sursis, une pièce de théâtre qui interroge le sexisme et le racisme, à destination des adolescent.e.s, co-écrite avec David Ajchenbaum.
Travailler et écrire en collectif ouvre une porte en elle et la pousse à prendre la parole pour elle-même. Elle se consacre actuellement à l’écriture du texte Si légitime cette colère, un essai autobiographique sur les schémas de domination et les relations d’emprise et la pièce Dans l’eau tous les cailloux sont beaux, un conte philosophique qui questionne notre rapport à la vie et la mort, d’après la vie de sa mère, infirmière en soins palliatifs pendant 25 ans.

Bibliographie
- Femmes de boue, en co écriture avec Coralie Emilion-Languille, Armelle Gerbault et Fanny Pascaud.
- Sursis, en co écriture avec Davis Ajchenbaum.
- Si légitime cette colère.
- Dans l’eau tous les cailloux sont beaux.

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