Rebecca Vaissermann

Du 25 mars au 25 avril 2023
Résidence d’écriture « carte blanche »
Avec le soutien d’Occitanie Livre & Lecture, en partenariat avec les Écrivains Associés du Théâtre – Occitanie.

Si sa résidence commence par une rencontre avec les publics*, autour de sa pièce de théâtre 49 degrés, le reste du séjour cadurcien de Rebecca Vaissermann est consacré à l’écriture d’une nouvelle pièce intitulée Les Émissaires.

* À la MJC, dans le cadre des Inédits de Cahors

Les Émissaires

(Titre provisoire)

Sur une terre inconnue, ils sont quatre, dépêchés au milieu du désert pour tracer les frontières d’un monde que ceux qui les envoient ont décidé de partager entre eux pour assurer sinon la paix, la stabilité du commerce et ainsi, de leurs rapports.
Alors que chaque jour, les émissaires tentent de tracer dans le sable les limites de leur territoire, le vent vient, chaque nuit, effacer leur travail.

Ils partent alors, à tour de rôle, aux confins du désert et en ramènent de mystérieux ossements dont ils taisent la source et qui leur servent désormais à tracer leurs frontières, qu’ils étendent de plus en plus loin. Mais tandis que la nuit tombe, le squelette qui se forme se réveille, pareil à un fantôme, pour venir les hanter…

Ce texte est une commande de la compagnie Bousculade (Paris), avec laquelle Rebecca Vaissermann travaille depuis plusieurs années, en tant que comédienne.

Parce qu’au cœur de son travail d’autrice se trouvent les questions de mémoire et de transmission, les trous laissés par la grande Histoire, et leur impact sur les petites, la manière dont on peut parler, au théâtre, d’exploitation, de domination, de révolte et chercher à déconstruire – à reconstruire – nos récits fondateurs, pour inventer de nouveaux possibles, Thomas Nordund, qui souhaitait créer un spectacle à partir de la Conférence de Berlin, lui a demandé d’en écrire le texte.

Le texte trouve donc sa source dans la Conférence de Berlin, épisode historique méconnu du grand public où les grandes puissances occidentales, à la fin du 19ème siècle, se réunissent pour s’assurer de la liberté du commerce sur les grands fleuves d’Afrique, partageant des pans de territoire et accélérant par cette démarche le processus de colonisation, qui passe de 10 à 90% du continent en l’espace de quelques années. La Conférence de Berlin, en tant que matériau de base, offre la possibilité d’interroger la manière dont on écrit l’Histoire et dont on la raconte, et donne à voir les racines du processus colonial et de son accélération au début du siècle dernier, engendrant des mécanismes de violence et d’oppression qui nous hantent encore aujourd’hui. Libéralisme, virilisme et suprémacisme œuvrent ainsi de concert et exacerbent les rivalités entre grandes puissances, convaincues du bienfondé de leur démarche. Les racines de nombreuses problématiques actuelles se plantent lors de cette réunion décisive qui servira de point de départ pour développer dans ce texte, au-delà des références, une fiction, sous forme allégorique.

Une sortie de résidence comprenant une lecture d’extraits du texte Les Émissaires a eu lieu à Cahors, en présence de l’autrice, lors de la manifestation culturelle On dit Quoi ? #2, en juin 2023.

Rebecca Vaissermann est autrice et comédienne. Elle se forme aux Cours Florent, à l’école Auvray- Nauroy et à l’Université Paris III – Sorbonne-Nouvelle. Elle publie Oubliés, son premier roman, en 2013, lauréat du concours jeunes auteurs de l’Ile aux Livres et du Festival du Premier roman de Chambéry et obtient cette même année les encouragements d’Artcena pour sa première pièce, La Solitude. En 2014, elle publie un texte au sein du recueil Les Lucioles, coordonné par Olivier Steiner, dont les bénéfices sont reversés à l’association Le Refuge.

Elle rejoint en 2017 le programme 10sur10 de Drameducation – Centre International de Théâtre Francophone en Pologne pour lequel elle écrit quatre pièces courtes (Je me souviens, Les Cerisiers en fleur, Le Bourgeois-Gentilhomme – comédie-ballet pour ceux qui ont réussi et La Boîte de Sopi) publiées chez Dramedition et jouées dans plusieurs festivals à travers le monde.

En 2020, sa pièce Salle de traite, lauréate de Jeunes textes en liberté, est publiée aux éditions Koïnè. Elle écrit ensuite 49 degrés en réponse à une commande du Collectif Lumière d’août, qui figure parmi les textes remarqués aux Journées de Lyon des Auteurs de Théâtre avant d’obtenir l’Aide à la création d’Artcena en mai 2022.

Crédit photographique : Marie-Laure Roux

Elle a récemment joué dans La Parenthèse de sang de Sony Labou Tansi avec la compagnie Bousculade et dans une lecture musicale de sa pièce Salle de traite. Plaçant la mémoire et la transmission au cœur de son travail, elle a également créé Rue du Soleil, un spectacle jeune public commandé par La Ligue de l’enseignement, écrit d’après le témoignage d’une rescapée de la Shoah, et mis en place Chroniques Familiales, une série d’ateliers d’écriture sur les souvenirs familiaux.

Elle est également membre du comité de lecture Le Quartier des Autrices et des Auteurs, installé au Théâtre des Quartiers d’Ivry et dédié aux écritures francophones émergentes.

Textes dramatiques publiés

  • Salle de traite, éditions Koïnè, 2020 
  • Je me souviensDramedition – 10sur10 Tome 3, 2017
  • Les cerisiers en fleur, Dramedition – 10sur10 Tome 4, 2017
  • Le Bourgeois gentilhomme – comédie-ballet pour ceux qui ont réussi, Dramedition – 10sur10 Tome 6, 2019
  • La Boite de SopiDramedition – 10sur10 Tome 7, 2021

Romans

  • Oubliés, éditions Parole ouverte, 2013

Textes en cours


  • [vidéo] Présentation de son texte Le bourgeois gentilhomme avec 10 sur 10 ainsi qu’une lecture du texte par la Comédie Française et diffusé sur RFI
  • [réseau] Son compte Instagram
  • [vidéo] Entretien avec Rebecca Vaissermann sur son texte La boîte de Sopi
  • [podcast] Lecture – 49 degrés présentée par Artcena et dirigée par Marianne Wolfsohn de Rue du Conservatoire