Anne-Christine Tinel

Juin 2022

Anne-Christine Tinel est accueillie en résidence d’écriture par [la fabrique francophone] pour This is the end qui aborde la figure de Marie-Antoinette, sur une idée originale de Chloé Duong, commanditaire du texte. Elles travaillent à la Gare de Cabessut, juste à la porte de Cahors.

Le texte s’intéresse au dialogue entre plusieurs époques sous l’angle de la décadence tout en plaçant une femme à une place de pouvoir. Marie-Antoinette et ses représentations d’hier et d’aujourd’hui, allant de la légèreté insoutenable à la figure tragique, sera convoquée sous la forme de ces « revenants » qui hantent le monde des vivants parce qu’ils n’en ont pas fini avec la violence de leurs propres fins.

This is the end, c’est l’écriture d’un texte de l’entre-monde, celui où les esprits flottants entre vie et mort viennent se rappeler aux vivants, à leurs contradictions et leurs révoltes.

Incarnation du raffinement comme de la sauvagerie, si elle avait encore la tête sur les épaules, la reine ne pourrait-elle pas nous dire que « c’est la fin » ?

Anne-Christine Tinel a une pratique de l’écriture allant du livret d’opéra au roman en passant par les pièces de théâtre. Membre de la SACD et des Écrivains Associés du Théâtre, elle rejoint en 2012 la section Écriture de l’ENSATT, codirigée par Enzo Cormann et Mathieu Bertholet, en qualité d’auteur stagiaire professionnel.

Corps, respiration, l’écriture pour la scène demeure le lieu privilégié d’une collision entre violence et poésie. Agrégée de lettre, ses textes ont été distingués par le Centre National du Livre, la SACD Beaumarchais, ARTCENA et Occitanie Livre & Lecture.

Photographie : Louise Ducros

L’autrice est poussée par la fusion des genres et ne cesse de s’inspirer des différentes formes artistiques. Rythmique, organique, imagée, sa langue se prête singulièrement aux frottements avec l’univers acoustique, ce qui la pousse à écrire plusieurs livrets d’opéra en collaboration avec des compositeurs. Son écriture naît comme par contiguïté, au contact des productions de ses ami·e·s peintres et sculpteurs, Natacha Mondon, Hélène Riff, Carole Melmoux, Mélissandre Sampic ou encore Mohamed Ben Slama. Elle a enseigné l’Histoire de l’Art ; elle pratique la peinture et la danse, qui innervent son imaginaire. Si l’écriture est centrale, elle emprunte aux autres arts une poétique, des outils de composition qui nourrissent son travail.

Treize ans de vie dans le Maghreb marquent un imaginaire influencé par la Méditerranée et l’oppression devient une thématique récurrente après avoir fait l’expérience de la dictature de Ben Ali. 

Textes dramatique publiés

  • Passage du convoi cette nuit, extrait, dans La Récolte 3, Grand Prix du Théâtre ACT ; en lice pour Eclats de scène, 2021
  • ​Fartlek, éditions Koïnè, sélection prix Esther, Saison Gatti (2021), Text’Enjeux (2021), sélection 2017 des Écrivains Associés du Théâtre, 2020
  • Dans le rouge, dans Un monde sans théâtre, éditions Les Cygnes, mention spéciale du LegalAliens Thaeter, 2018
  • La mer n’a pas d’horizon, éditions du petit théâtre de Vallières, Cahier n°22, Premier prix du concours d’auteurs du Théâtre de Vallières, décembre 2013

Romans

  • Tunis par hasard, éditions Elyzad, 1999
  • L’oeil postiche de la statue kongo, éditions Elyzad, prix spécial littérature contemporaine du jury du Grand prix de Toulouse, 2009
  • Malena, c’est ton nom, éditions Elyzad, 2022

Créations à la scène

  • Un charivari, par  la cie Parfois l’oiseau,  mars 2022
  • Fartlek, par babouk, la cie, mars 2020
  • ​Demain, dès l’aube, je partirai / Sources, par Humani Théâtre au Sillon, scène conventionnée de Clermont l’Hérault, mai 2018 ​
  • Dans le rouge, mise en maquette de Monique Hervouet, Cie Banquet d’Avril, salle Vasse de Nantes, dans le cadre des Transversales (EAT), avril 2018
  • Les petits poussés / Un mouchoir dans les ronces, création par la Cie La Langue Ecarlate à  Pirouette circaouette (Circa, Auch), avril 2018
  • Ne compte pas sur moi pour être triste, mise en scène Caroline Bertran-Hours, La Halle aux grains, festival Scène en vie, Samatan 2015
  • Fourbi la chambre, mise en scène Marion Aicart, babouk la compagnie, théâtre Au bout là-bas, Avignon, 2014
  • Une quarantaine, trio allegro vivace, mise en scène de Marion Aicart, babouk la compagnie, Hôpital Caroline du Frioul, Marseille, 2013
  • La dépossession ou les ronces, mise en scène Anne-Christine Tinel, JEPTAV (Journées théâtrales de Sousse), Mars, 2007
  • Folie mecano, livret pour un opéra de Bernard Magny, création Promusica, Sorgues, 2001
  • Vent Debout, opéra parlé, mise en scène Anne-Christine Tinel, coopérative artistique Pôle Sud ; théâtre de Gagny mars 2000 puis maison de la poésie, Avignon, 2000
  • Dialogue parmi les eaux mortes, livret pour un opéra de David Ducros, mise en scène Anne-Christine Tinel, Compagnie Crue, Festival classique de Haute Provence, 1996

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